Chaussées

Un jour il n’y aura plus de goudron
Moteurs morts d’essence qui agonisent
Sur les pellicules noirâtres des villes
C’en sera le bout, de rapiécer les rues
Peut-être les glaces auront-elles fondu
Échaudées sur l’échelle de nos défaites
Peut-être les ours blancs auront-ils disparu
Écrasés par nos ventres gras
Balafrer la terre sera devenu vain
Pourtant
Nous pourrions, avant
Avant que le sol noir des cités ne fonde
Avant, déchausser les pavés
Gratter et surgir
Vieilles bombes oubliées sur nos champs de bataille
Ils empliraient nos mains comme un liquide dur
Et malgré leurs angles et malgré leur inertie
Et malgré tout
Ils apprendraient à voler vers l’ordre et ses forces

Chaussées



Leo S. Ross
28 03 2018