Brigades de solidarité populaire

En pleine période de confinement, un jour que j’allais faire mes courses, je vois une annonce manuscrite sur une vitrine : « Collecte solidaire de quartier – En ces temps difficiles, les initiatives se multiplient pour venir en aide aux personnes précaires qui souffrent tout particulièrement du confinement. C’est pourquoi je collecte dans le quartier… etc. », le tout signé d’une certaine « Jeanne ». Le mot solidarité, chez moi, c’est ainsi, réveille toujours quelque chose. Aux courses, j’achète donc ce qu’ils mentionnent : conserves, dentifrice, fournitures scolaires. Et le soir, j’appelle Jeanne. Le lendemain, un couple de jeunes passe prendre le sac au pied de mon immeuble. Avant de nous quitter je leur demande où cela sera distribué, par qui… En fait, répond-elle, c’est pour les « Brigades de solidarité populaire ». Diable. Là, des mots qui réveillent mes neurones, il y en avait trois. Ça sonne politique, que je lui fais. Ah oui, pas qu’un peu. Voilà, depuis, chaque semaine je passe les voir, parfois avec du ravitaillement, parfois avec du cash. L’initiative d’autodéfense sanitaire est née en Italie et a essaimé depuis en de nombreux endroits de France. « Ce dont l’État est capable, c’est tout au plus de gérer le désastre. Il nous faut apprendre à compter sur nos propres forces ».
Ce n’est pas de la charité, de l’humanitaire, ce n’est pas de la bonne conscience bon marché : c’est de la solidarité concrète et c’est de la politique. Et ma fille kiffe la démarche et m’accompagne toutes les semaines. Il y en a peut-être près de chez vous :

Brigades de solidarité populaire

Leo S. Ross
26 05 2020