La fin d’un voleur de sueur
Les grands hommes ne ressemblent à rien
Il est arrivé par la mer un soir d’hiver
Vif et trapu, il portait une veste en lin
Son regard froissé me jaugea, dur et amer
Je ne pouvais lever les yeux de sa main droite
Il tenait un sabre, longue épine sans rose
Je pensai : il faut payer. Ma langue était moite
Il avait un visage de commerçant morose
Moi, j’en avais le métier, marchand de labeurs
Cet homme devait avoir été ma ressource
Ma richesse, je l’avais volée à sa sueur
J’entendis ses doigts blanchir en serrant le sabre
Il dit : tant qu’il y aura des couilles en or
Y’aura des lames en acier. J’étais mort.