Ville de verre

Une ville abandonnée, transparente seule et humide
Nous n’y sommes rien, écrasés de lumière crue
Des ponts de verre cachent les maisons vides
Des courants d’air hurlants glissent sur les rues
Tours de verre les unes dans les autres
Les trottoirs qui croisent sont déjà perdus
La place et les hauteurs ont chassé les êtres
Ces destroyers de verre ont des ancres nues
Nous, noyés dans ce cruel silence de vent
Nous n’avons rien à attendre d’un monde
Qui nous ignore
Tout prend corps quand nos mains chassent
Accrochées de nos mots laissés au temps
Ma femme, je sais que le sens est là
Sur ces réponses à jamais gravées
Dans nos souffles emmêlés et de nos peurs écartées
Nous irons ailleurs



Leo S. Ross
08 10 2006